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Avec l’arrivée de Partis plus extrêmes dans le jeu politique italien, on pouvait penser que le nouvel équilibre des forces allait un peu stabiliser les choses. C’est oublier, que le fonctionnement de base est pour l’instant resté le même, et que l’Italie reste l’Italie. Le ministre italien de l’Intérieur Matteo Salvini, a réclamé des élections législatives anticipées, provoquant la fin de la coalition majoritaire du gouvernement dont il fait partie. C’est une nouvelle crise politique dont le scénario futur est difficile à prévoir.
Comprenez-vous toujours bien le fonctionnement politique de l’Italie ?

Nous retrouvons la bonne comédie à l’Italienne, avec les deux compères au pouvoir, qui en fait, ne peuvent pas se supporter. Il s’agit en l’occurrence, de la Ligue (extrême droite) et le populiste Mouvement 5 étoiles (M5S). Tous 2, ont mis 14 mois pour mettre en évidence les profonds désaccords sur des sujets cruciaux. Rappelons au passage, que si pour gagner des élections, il suffit peut-être d’avoir les mêmes choses à haïr, pour gouverner, il faut avoir les mêmes choses à aimer.
Concernant l’Italie, le pays se retrouve une nouvelle fois dans une impasse. Il va s’ensuivre une série de périodes de latence ou chaque camp, va se préparer à prendre le pouvoir à défaut de se préparer à l’exercer. Dans les faits, le Premier ministre italien Giuseppe Conte, va se présenter devant le président de la République Sergio Matarella et lui remettre sa démission. Celui-ci, va le renvoyer devant le Parlement. Un débat, au résultat déjà convenu va s’instaurer avec à la clé, un vote de confiance défavorable au gouvernement.
Logiquement, les crises sont marquées par la démission du président du Conseil devant le président de la République. Cependant, le passage par le vote de confiance au Parlement, oblige les responsables de la crise à se découvrir, en votant contre le gouvernement. Une manière de désigner les « traîtres ». Ensuite, le président de la République doit choisir une personne qui serait chargée de former une nouvelle majorité dans ce Parlement, qui n’est pas encore dissoute. Il n’y parviendra pas, sauf miracle, donc des élections anticipées seront organisées.
En attendant, un nouveau gouvernement de transition sera mis en place. Ce gouvernement, particulièrement neutre et purement « technique » ne devrait pas avoir de majorité. Il se présentera devant le Parlement, qui votera probablement contre, mais il resterait au pouvoir jusqu’aux élections pour gérer les affaires courantes.
Tout cela va donner du temps aux formations politiques, de fourbir leurs armes pour affronter des législatives tout aussi complexes. On y retrouve, à la fois un système uninominal à un tour, un système proportionnel et des coalitions.
Si la situation est compliquée, les pronostics le sont encore plus. La Ligue est favorite actuellement, cependant pour gouverner, le Parti doit se donner une image plus consensuelle. De plus, il doit se rapprocher du Parti de Berlusconi Forza Italia (9 %) malgré des désaccords sur nombre de sujets, à commencer par l’Europe. De plus, les politologues font remarquer que le Parti politique qui fait tomber un gouvernement, perd souvent les élections.
Du côté du M5S, il va peut-être payer son alliance de gouvernement avec La Ligue. Luigi di Maio, chef du M5S, n’a pas réussi à mettre en place des réformes voulues par son électorat. Le score du M5S aux législatives anticipées, risque de s’en ressentir.
Tout cela, pour la plus grande joie du grand perdant des législatives de mars 2018. Sans vraiment rien faire, le Parti démocrate (PD), goûte aux joies mesquines d’être dans l’opposition. Il pourrait profiter de cette crise politique et des déboires du pouvoir en place, pour revenir sur le devant de la scène. Cependant, pour cela, il doit se remettre au travail pour former une alliance avec les autres petits Partis de centre-gauche.
Heureusement que tout cela se passe exclusivement de l’autre côté des Alpes…
Crédit photo : elia clerici
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